Mes impressions ? Il est plus petit que je ne me l'imaginais. J'entre donc dans sa loge pour faire mon interview, il me reçoit tout sourire, et je commence. Quand je lui demande si résumer 7 ans de vie en 140 pages c'est facile, il hésite. Il me dit que « Ou comment en voulant grimper, j'ai construit une échelle en abattant un arbre au lieu de monter à l'arbre» est un journal écrit de manière quotidienne, que ça correspond au fait de mettre sur papier des histoires vécues auparavant. Mais il insiste bien sur le fait que c'est tout à fait instinctif, que ça se construit graduellement, et le fait que ce soit un journal en ligne le soulage beaucoup, car ça s'avère plus simple que de se retrouver devant une page blanche et savoir qu'on devra en rendre 150 de la même sorte. Mais une chose est sure : il ne s'attendait pas à un tel succès. Etonnant, car sa personnalité toute en sarcasmes et humour à l'air de plaire beaucoup.

 Au fait, rassurez vous, vous les fans de Sharko, « Cosmic Woo Woo » ne marque absolument pas la fin d'un des groupes emblématiques de notre petit pays ! Ce n'est rien de plus qu'une pause en solitaire qui s'avérait nécessaire. Et puis qui sait où ce premier album va mener David ? Très loin on espère, mais pas trop loin quand même, parce qu'on l'aime bien aussi sur scène avec ses acolytes nous !

Sinon, après avoir fait la première partie de stars de la chanson telles Muse, Venus ou encore Arno, ce qui les a plus marqué n'est rien d'autre que .. l'infrastructure. Présomptueux, certes, mais bien qu'avouant que travailler avec de tels groupes se révèle toujours galvanisant et impressionnant, ils avouent ne pas partager la même sensibilité ou tout simplement être conscients du fait qu'ils ne peuvent pas rivaliser avec des géants pareils.

Et pour ceux qui ont déjà vu des clips de Sharko sont probablement (ou pas) au courant qu'ils ont en fait été réalisés par WAF, petit collectif composé de Christine Massy et de Brice (qu'on oublie trop souvent mais qui attribue au projet son attitude dandy). Leur collaboration a plus qu'enchanté David qui les trouve dynamiques, pleins d'idées, très drôle et, cerise sur le gâteau, qui ne se prennent pas la tête. Ce qui lui plait particulièrement, c'est qu'ils ne viennent pas avec des idées irréalisables, mais une fois qu'ils ont quelque chose en tête, il faut le faire là, tout de suite, et oublier tout le reste.

Ce n'est sans doute pas un secret non plus que David soit originaire de la petite ville d'Athus, en province du Luxembourg. D'ailleurs, si on lui demande ce qui l'a le plus marqué dans le village de son enfance, il vous répondra sans hésiter : le discobus, survivant des années folles. Mais, voulant faire les choses en grand, il s'est exilé quelques années à New York, avant tout par envie de changement. Le retour fut certes difficile, car une fois rentré, il ne suffit pas de prendre son petit téléphone et de préciser qu'on a joué dans la grande ville des Etats-Unis pour décrocher un simple concert dans la capitale. En fait, la réalité belge se révèle plus compliquée qu'il ne l'aurait pensé. De plus, l'accès au public serait plus simple là-bas qu'ici. C'est un fait : tous les bars sont constitués d'une petite scène où on peut prendre les micros, chanter, faire une blague ou encore raconter l'anecdote du jour. Ils ont cette mentalité de la culture et du divertissement qui est plus développée que chez nous, et dès que quelqu'un à quelque chose à dire, ils semblent plus ouverts. Mais pas de panique, vous petits belges, son meilleur souvenir de concert reste quand même celui de Spa en 2010. Celui avec de vrais instruments, avec les vibrations émanant d'eux et un public en chaleur. La résonance et le rayonnement, c'est vibrant !

Personne n'ignore non plus la relation d'amitié qui lie David et Julien (Doré). Rencontrés après la sortie de ce dernier de la « Nouvelle Star », le courant est tout de suite passé. C'est presque sur un coup de tête, voyant que Julien se retrouvait presque dépassé par les évènements, que la bande à Sharko lui a proposé de faire un petit bout de chemin en leur compagnie. Et c'est sans hésitation que Julien leur répondit par l'affirmative. Et c'est comme ça que les amis voyagèrent, s'arrêtant pour faire des concerts par-ci, par là, tantôt dans une rame de métro, tantôt dans une tente militaire. Mais c'était sans s'imaginer que leurs concerts en sa compagnie allaient être assaillis de centaines de jeunes filles (et jeunes hommes) criant leurs noms. Mais si vous lui parlez d'une éventuelle collaboration, il vous répondra que « c'est un peu compliqué ». Comprenez le : leurs statuts sont différents et l'entourage de Sharko pourrait penser qu'il y a de la récupération de leur part vis-à-vis de la célébrité de Julien.

Revenons à ce fameux Journal. Ses acolytes ont surement eu quelques gloussements lors du passage narrant la rencontre des membres du groupe avec le fameux Jean Claud Van Damme alias JCVD. David décrit plutôt cette rencontre comme surréaliste, car, connu pour son excentrictié, JCVD avait tout simplement l'air de ne « rien capter ». De fait : il leur parlait en anglais ; n'avait pas compris pour un sous qu'ils étaient belges, eux aussi ; les pris pour faire des photos, sans qu'on lui ai demandé quoique ce soit. Lorsqu'ils lui donnèrent un flyers concernant une de leur future date, il se contenta de le signer et de leur rendre. Surréalistes vous dis-je !

En revanche, leur rencontre avec Benoit poelvoorde s'est passée d'une tout autre manière, non sans quelques fou rires. « C'est un être inspirant, dit-il, un vrai poète ».

Et enfin, dans la catégorie « infos en vrac », on retient que Monsieur Bartholomé à collaboré avec un groupe de Nancy et Metz nommé Variety Lab, notamment sur la chanson « We Should be dancing » ; que s'il devait faire un duo avec une star, celle-ci se serait autre que Lady Gaga. Pourquoi ? Ben parce qu'elle est connue. Et pour conclure qu'il a passé un agréable soirée ce soir au Palais à Arlon, et que le public belge est toujours aussi sympathique !

Par Alizee Villance.