ROCK'N GAUME
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INTERVIEWS 28/04/10 BALOJI ![]() 29 JANVIER 2010, ENTREPôT Rn'G : Bonsoir. Baloji : Bonsoir. Baloji : Euh… C'est normal ! Baloji : Ouh… Je ne sais pas si c'est une métamorphose, c'est juste une évolution logique des choses, une progression. De toutes façons, le hip hop est par définition une musique bâtarde, qui est influencée par la soul, le funk, le psychadelick et la musique africaine à travers le sample. C'est juste une extension, au lieu d'avoir une loop de deux mesures, sur l'album précédent c'était huit, et là c'est tout un arrangement. Baloji : Ouais, c'est dans le prolongement, c'est cohérent. Baloji : Je ne sais pas si je me démarque, et je n'essaye en tout cas pas de me démarquer. J'essaye juste de me faire plaisir et de répondre à un diktat qui est très simple qui est de vouloir faire la musique que l'on rêve d'entendre. Je voulais entendre ce genre de musique. C'est très bizarre parce que dans la musique africaine, la guitare est un instrument prépondérant. Que t'écoutes la musique des touaregs, congolaise ou malienne, ou sud-africaine, partout il y a de la guitare. C'est l'instrument de base. Mais dans les musiques urbaines, la guitare est perçue comme un instrument du rock, de musique blanche. Et donc je trouvais qu'il y avait un comportement étrange, et qu'il fallait plutôt rassembler ces deux éléments que faire l'inverse. Baloji : Non, je pense que le rap répond à un certain code d'urgence et de façon de faire, liés au format. D'une certaine manière et par définition, c'est une musique de pauvres. Tout comme le punk, au départ c'est une musique d'urgence. Et donc c'est important que ça le reste, et de mettre ça en avant. Baloji : Dès le départ, c'était essentiel pour moi d'aller vers la gratuité de cet album, le rendre accessible à tous tout en gardant ce qu'internet est en train de perdre : l'âme, la matière, c'est-à-dire avoir un objet, du contenu… Voilà, c'est ce que j'ai voulu faire. La musique est de toutes façons gratuite, à l'heure actuelle, donc bon… Mais c'est important de donner un format autour de ça. Baloji : Si, bien sûr ! Mais après c'est un jeu d'équilibre. Trouver comment équilibrer la balance sur d'autres projets… C'est lié à un investissement, je pense. Faut investir ! Baloji : Plus de temps, et plus de collaborations, d'ailleurs avec l'arrangeur qui se trouve ici (dans la loge), Didier Likeng. C'est vraiment un travail d'échange, parce que quand t'es dans la maison sur ton PC, tu es juste livré à toi-même, mais avec des musiciens il y a un échange constant. Les compositions évoluent, rien n'est vraiment figé. Baloji : … De la scène congolaise. Rn'G : De la scène congolaise, effectivement. Comment se sont faites ces rencontres et au niveau humain, qu'est-ce que cela vous a apporté ? Baloji : C'est enrichissant, et puis ça s'est fait assez naturellement, on a été une première année prospecter, rencontrer des artistes, voir ce qui était possible de faire, et puis on est revenus six ou sept mois après, avec l'idée de mettre tout ça sur bande. Baloji : Ouais, il y a un échange, et puis pour eux c'est aussi une sorte de vitrine, un élément important pour se mettre en avant. Baloji : Oui, on compte aller là-bas. Baloji : Je pense qu'il est important que l'Occident remette les choses en perspective dans le sens où… (il hésite). Remettre en perspective que le Congo est une jeune démocratie, comme les pays africains dans leur majorité. Et que si on met ça en perspective avec l'histoire de l'Europe, ou de deux cents ans dans le cas de la Belgique, je pense que le parcours fait par les pays africains est assez exceptionnel. Un pays comme le Congo qui a fait ses premières élections il y a trois ans est sur la bonne voie, et c'est important de le mettre en perspective. Baloji : Mais il y a beaucoup de choses qui vont mal, et qui existent encore. Baloji : … La responsabilité uniquement sur les Européens, bien sûr. Parce qu'on est responsable de notre propre destin, et parce que comme ils le disent, c'est un pays souverain. Ça implique des droits, et aussi des devoirs. C'est important de ne pas perdre ça de vue. Rn'G : Dernière petite question, elle est plus personnelle et elle concerne la cinquième plage de l'album : « De l'autre côté de la mère », qui parle de la remise en cause des convictions et de la peur que cela peut engendrer. Baloji : Elle t'a plu ? Rn'G : Oui, elle m'a touché, autant au niveau de la musicalité qu'au niveau des textes. D'où est venue cette chanson ? Baloji : Ah, c'est une chanson pour ma mère. Vraiment une chanson pour ma mère, où je lui dis ce que je pense d'elle et de notre relation. Rn'G : Ok ! Merci encore à Baloji pour sa gentillesse et sa disponibilité. L'album "Kinshasa Succursale" est disponible depuis le 27 janvier. Post? par Nicolas |
FOCUS: « Hotel Impala » est le premier album solo du rappeur Baloji, mais cela n'en fait certainement pas un débutant. C'est dans Starflam, le plus célèbre groupe ayant posé ses (…) |