Les Deftones se produisaient à Luxembourg ville le 25 novembre 2010 dans le cadre de la tournée de leur sixième et dernier album en date : ‘' Diamond Eyes ‘' .

Malgré tout ce que la médiatisation et la popularisation peut amener comme dérive, Chino Moreno et son équipe restent des personnes humbles, disponibles et proches du public, c'est un peu, d'ailleurs, leur philosophie. Il ne fait sans nul doute que ceux-ci ont su préserver l'âme et la valeur artistique du groupe sans se laisser corrompre par le succès et l'argent. En effet, les californiens n'ont, d'une certaine manière, pas spécialement poussé le côté marketing mais plutôt favorisé une certaine authenticité et cela depuis le début.

Chaque album est une évolution découlant d'une construction sciemment réfléchie, un aboutissement de longs mois et/ou années de travail, une pièce jointe au puzzle en cours qui perdure depuis 20 ans. Tout comme un bon millésime qui vieillit en fût de chêne, ils ont bien mûri. Chose essentielle : ils n'ont perdu aucune vigueur sur scène, bien au contraire !

 Leur marque de fabrique : une voix aérienne et envoutante, à la fois forte et douce… D'où émanent des textes sincères, racontant des histoires véridiques ou inventées, dans lesquels on peut  facilement se retrouver et s'identifier ; dans ces deux cas, le résultat est tout simplement touchant. Celle-ci agrémentée par les instruments aux mélodies très élaborées, complexes et profondes, constitué de riffs endiablés à jamais inoubliables.

Chaque membre du groupe mêle avec brio ces influences personnelles qu'elles soient principalement métal, mais aussi électro, trip hop, new wave et malgré tout, à débattre, planant comme une vieille odeur d'un très léger parfum, ce style mort avec son créateur en 1994 : ‘'le grunge''… Dès lors difficile de leur coller une étiquette… Tout cela leur permettant d'atteindre avec un style proprement reconnaissable entre tous, ce que j'oserais presque appeler :  ‘' la perfection ‘'.

 C'est ce qu'a pu découvrir le public présent à l'Atelier. L'ambiance caractéristique de cette salle donne l'impression d'être privilégié. La proximité avec les artistes sur scène immerge les gens dans une atmosphère de show-case privé. Nous avons savouré pendant 1h45 un grand spectacle, un subtil mélange de mélancolie et d'énergie pure, distillé par ce quatuor infernal de brutes sentimentalistes. Petite pensée pour Chi Cheng, en convalescence depuis deux ans après un grave accident de voiture qui l'a laissé dans le coma et remplacé depuis par Sergio Vega.

Pour ce qui est de la playlist, celle-ci était extrêmement complète, bien choisie et reprenait les uns après les autres, tous les succès des différents albums. Même si pour beaucoup ‘ Around the Fur ' pourrait rester comme un album référence, celui-là même qui lança leur carrière, ‘Adrenaline', ‘White pony' , ‘Deftones 2003' et ‘Saturday night wrist' restent des mines d'or, des temples érigés, permettant d'entrer et de plonger des heures durant dans le monde de Deftones, baigné par leur son atypique et irréprochable qu'il est intéressant d'entendre évoluer au fil du temps à travers tout leurs albums. Un thème récurant toutefois dans tous ceux-ci, certainement l'un des plus ‘grands mystères' de l'homme : les femmes… Et les histoires passionnantes qui en découlent…      

Ce fut pour moi l'un des meilleurs concerts du groupe auquel j'ai pu assister en 15 ans de suivi. Souhaitons leur encore beaucoup de succès, une carrière encore riche en émotion et surtout très longue, pour notre plus grand plaisir.

- Dargenton sébastien.