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LIVE-REPORTS

20/04/10

UNCOMMONMEN FROM MARS / ON OFF / PO BOX / LAZYBONES

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L'ENTREPÔT, VENDREDI 11 NOVEMBRE 2009. CE N'EST QUE LORSQUE LES PREMIERS RIFFS DES LAZYBONES DÉFERLENT QUE JE RÉALISE QUE L'ENDROIT M'A MANQUÉ.

Même si, une fois de plus, l'été a été riche en musique, nulle part je n'ai retrouvé cette ambiance underground, ce public alternatif et fidèle, ces groupes enragés et généreux.

Originaires du coin, les Lazybones en sont un excellent exemple et fournissent d'ailleurs une prestation enflammée et fédératrice. Devant le groupe, qui enchaîne des titres agressifs mais bien léchés, le public fait partie du spectacle : les jeunes punks, déjà ivres, provoquent les pogos, grimpent sur scène et rejoignent s'emparent même du micro sur certains refrains. Vigilants et carrés, les musiciens ne laissent pas le chaos s'emparer du show : avec maîtrise, ils font varier les mélodies, aiguisent leurs notes aux maximum, et martèlent les fûts dans des rythmes urgents, ralliant la salle à leur cause. Leur plaisir est palpable, car le public saisit leur énergie et la véhicule à son tour. Mais il y a aussi la rage, une rage punk, à la voix rauque qu'on dirait presque grunge. Malgré leur jeune âge, les compos sont très efficaces, matures et témoignent d'une belle inventivité de la part du groupe. Car elles sont complexes, on passe d'un riff à l'autre, d'un rythme à l'autre, avec une fluidité insolente malgré de nombreuses variations. Les Lazybones le doivent sans doute à la cohérence de leur bloc basse-batterie, mais c'est aussi une question d'énergie : c'est véritablement une frénésie qui se transmet de leurs onglets jusqu'aux oreilles de leurs fans, qui en redemandent plus d'une fois. Le concert se termine d'ailleurs sur un rappel, les jeunes musiciens balançant une seconde fois leur titre phare – We are all Lazybones – et le public envahissant encore fois la scène, suffisamment dense pour porter l'un d'entre eux au dessus de la mêlée. Sacré concert pour le groupe, qui petit à petit se constitue une fan base de plus en plus grande et accro. C'est tout le mal qu'on leur souhaite, personnellement, je m'attendais à passer un bon concert et j'ai pas été déçu.

Par contre, je n'ai pas pu voir les français de P.O. Box jouer sur la scène du club, coincé derrière le bar à servir les pintes. Mais, ayant déjà croisé quelque fois leur longue route, j'ai plus vraiment de doutes sur leur aptitude à faire de leurs shows un bordel organisé. Je sais aussi que le groupe ne se revendique pas festif, mais que leur humour et leur bonne humeur sont perpétuels et contagieux. Tiens, à propos de contagion et pour l'anecdote, l'un deux n'a pas pus effectuer sa prestation, contaminé par la grippe A, sans doute encore plus à la mode ces dernières semaines que le public stylisé venu ce soir. Comme elle, P.O. Box et son appétit international se propagent, ne connaissent aucune frontière et sont aussi efficaces qu'inarrêtables !

Dans l'autre salle, c'est maintenant aux irlandais de Onoff de reprendre le flambeau. Ils sont quatre, ils ont soifs et pratiquent un punk propret sur lui, travaillé et catchy. Ils ne tardent pas à réchauffer un public plutôt tiède au début du set, et même si leur son emprunte plus à la power pop et au punk ricain qu'au street punk si cher aux oreilles gaumaises, cela fonctionne. En conquérants, les Irlandais gagnent l'adhésion du public qui se remet d'ailleurs à envahir la scène, ce qui indisposerait presque les musiciens s'ils n'étaient pas aussi motivés à faire de leur set une véritable fiesta. Le bassiste se retrouve à poil sur scène, lâche avec ses acolytes des vannes dans un français approximatif mais de bonne volonté. Difficile d'apercevoir les yeux du chanteur, planqué sous un bonnet et penché sur sa gratte. Sa voix donne la cohérence à l'ensemble, lui inflige une direction émo plutôt qu'hardcore. Le concert se termine dans la bonne humeur, qui semble être le mot d'ordre général de la soirée, ainsi que la descente de choppe. Dans cette joyeuse assemblée, un faux Angus Young se trimballe en short, peut-être pour un enterrement de vie de garçon. De bon cœur, le gratteux de Onoff lui prète son ampli, pour quelques notes célèbres.  

C'est au tour des frapadingues de Uncommon Men From Mars de s'emparer de l'espace sonore, ce qu'ils font avec l'efficacité et le professionnalisme qui leur sont propres. Aucun doute, les années et les albums passent, mais la maîtrise de la scène et cette impression de vivre un concert unique à chacune de leur presta restent. Les vannes fusent autant que les riffs, différents chanteurs se succèdent au micro pour des résultats finalement comparables : de l'Uncommon punk tendance ricain, haut en couleur, redoutablement efficace et nerveux. Difficile de dire d'où vient leur nom, mais ces gars là sont tellement agités que, en additionnant la hauteur de tous leurs bonds pendant le concert, on doit pas en être loin, de mars. Public sur la scène, puis musicien dans le public, le shaker n'en finit pas de lancer des compos aux allures de hit. On peut d'ailleurs saluer les Unco pour leur disponibilité et leur accessibilité, car si le groupe pourrait prétendre à de plus grandes salles ou des prestations plus rares, ceux-ci bondissent  immanquablement à la moindre occasion, avec intégrité et sans jamais faillir, pour offrir des concerts violemment entraînants. Et tant que le public en demande, il y en aura encore, en témoignent les 5 « derniers morceaux » qui ont conclu la soirée.

Soirée qui entame sous les meilleures augures cette nouvelle saison musicale à l'Entrepôt, un public venu nombreux, des sets explosifs, cette ambiance qu'on ne retrouve nulle par ailleurs et qui conjugue le rock alternatif à la fête, un staff technique proposant une superbe qualité d'écoute… Aucun doute, c'est reparti, ça va faire beaucoup de bruit et on ne s'en plaindra pas.

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Post? par Nicolas