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INTERVIEWS

22/03/11

LES HUMBLES TARTARINS.

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POUM-TCHAK, POUEEET POUEEET. LES HUMBLES TARTARINS ONT DÉBARQUÉ SAMEDI SOIR DANS LE PETIT VILLAGE DE TRONQUOY POUR FAIRE DANSER LES AMATEURS DE CHANSON FESTIVE ENGAGÉE! C'EST UN BEAU MOMENT DE PARTAGE ET DE COMPLICITÉ ENTRE LES MUSICIENS ET LEURS FANS QUE NOUS AVONS VÉCU DANS LA PETITE SALLE, OÙ UN MATÉRIEL DE FORTUNE FAISAIT OFFICE D'AMPLIFICATION MINIMUM POUR UN SPECTACLE OÙ L'EUPHORIE N'AVAIT PAS BESOIN DE MATÉRIALITÉ POUR SE LAISSER EXPRIMÉE. LES HUMBLES TARTARINS SONT ARDENNAIS, RÉPÈTENT À LIÈGE ET ONT ACCEPTÉ DE RÉPONDRE À QUELQUES QUESTIONS.

Comment a commencé l'aventure des Humbles Tartarins?

Marie (Violon – Piano – Chant) : C'est vieux, ça a commencé en 2004. À la base, les Humbles Tartarins c'était juste Fabian, Antoine et moi. Et puis, petit à petit, une basse s'est rajoutée et puis un batteur, puis une trompettiste, un autre guitariste et très récemment, une accordéoniste. C'est d'abord une histoire de potes qui s'entendaient bien et passaient leur temps à faire de la musique ensemble !

Antoine (Guitare) : On a fait d'abord des petits concerts à trois, les « poum-tchak » de la guitare servaient de percussion ! Quand la basse est arrivée, on a vite compris que c'était ce qu'il manquait au groupe, et pareil avec l'arrivée du batteur. Chaque fois qu'un musicien rejoint le groupe, il apporte quelque chose ! Ce soir, c'est le premier concert qu'on fait avec l'accordéoniste.

M. : Elle est là seulement depuis deux semaines !

Fabian (Chant – Guitare) : On fait le coup à tous les musiciens ! Ils arrivent et deux semaines après, il y a déjà un concert ! C'est l'épreuve du feu.

N'est-ce pas trop difficile d'intégrer régulièrement des nouveaux musiciens dans le groupe ?

F. : En fait, ça met du temps mais ça fonctionne de mieux en mieux à chaque fois.

An. : Il faut réarranger les morceaux en fonction des nouveaux instruments.

M. : On ne reste pas figés sur nos morceaux, c'est surtout ça !

An. : On les change au fur et à mesure. Par exemple, quand la trompette est arrivée, on a changé des parties de violon pour que ça aille bien ensemble. On pense de plus en plus aux arrangements, ce qu'on faisait moins avant.

M. : Ces nouveaux musiciens, c'est un plus, parce que du coup on est plus pour composer. On compose tous ensemble ! Au plus on est, au plus on a d'idées, d'influences.

F. : C'est l'idée de base. Chacun vient avec son instrument et ses mélodies. Et puis, on en discute ensemble, on construit des choses. Il y a quand même un paquet d'influences dans le groupe. Moi, à la base, je suis plutôt punk, Marie et Antoine c'est la chanson française…

M. : Il y a aussi Amélie Poulain, et mes influences classiques !

F. : Marie a une formation très classique. Le batteur vient du Metal, d'où le son assez incisif.

An. : La trompettiste vient plutôt des fanfares. Et Alexis, lui, c'est un vrai punk.

M. : Avoir plein d'influences, c'est un truc qu'on trouve sympa, parce qu'on touche un peu à tout et, surtout, notre musique touche beaucoup de monde. Notre but, c'est de faire la fête avec le public, et pas seulement nous sur scène qui prenons notre pied tous seuls. Le partage est un plaisir !

An. : L'enthousiasme qu'on dégage vient du fait qu'on s'éclate sur scène aussi ! Ce sont les meilleures soirées que je passe.

Comment se passe l'écriture des paroles ?

F. : C'est surtout moi qui écris.

An. : Il y en a une, Little Rwanda qui a été écrite par Malika El Maïzi. Et il y a « Elisa », notre chanson la moins festive et la plus rock'n'roll, dont j'ai écrit les paroles.

Vous vous définissez comme un groupe « engagé », à l'heure où l'on dénonce les engagements non respectés de chanteurs comme Manu Chao ou Saez. Comment définiriez-vous votre engagement ?

M. : Dans la musique, c'est clairement à travers nos paroles. Si tu écoutes le sens de nos textes, tu peux entendre qu'on défend nos valeurs, nos idées. On a une chanson « Sans papiers » qui parle de la lutte pour que tout le monde puisse avoir des papiers. On trouve ça injuste le fait que nous, habitants du Nord, on puisse voyager partout dans le monde parce qu'on a plein de thunes, alors que quand tu es né en Afrique, tu n'as pas le droit de venir en Belgique, même en tant que touriste. Ça se répercute dans notre vie de tous les jours, ce sont des valeurs qu'on défend. Ça nous arrive de participer à des manifestations. On a une autre chanson « Le monde », qui dénonce la façon que l'on a de consommer actuellement. Alexis, par exemple, bosse dans une ferme bio.

F. : Moi, je bosse dans des mouvements syndicaux pour les jeunes. Je manifeste deux-trois fois par mois.

Al. : La musique, ça reste un moyen de communication, ce n'est pas une action en soi-même. On ne fait pas de la résistance avec des paroles. Il faut une certaine cohérence par rapport à notre mode de vie.

An. : C'est aussi dans les petites actions de tous les jours : le respect et la solidarité.

Al. : L'éclectisme du groupe au niveau des membres est également assez révélateur. On vient de différentes tranches d'âges, avec des différences sociales et de style.

La musique festive, dans la région, ne bénéficie pas de soutien important au niveau des labels, etc… Est-ce difficile de trouver des concerts ?

F. : Ça fait aussi partie de notre engagement. On aime beaucoup le concept de prix libre. Les spectateurs payent ce qu'ils veulent en fonction de ce que ça vaut pour eux et de ce qu'ils peuvent payer. On a tous notre boulot chacun de notre côté, donc la musique est pour nous en dehors de tout aspect commercial. On n'essaye pas que ça rapporte. Dès qu'on a des sous avec le groupe, on les utilise pour enregistrer.

An. : On ne cherche pas les concerts mais on nous en propose souvent. La seule condition pour qu'on vienne jouer, c'est qu'on soit tous libres. On essaye toujours de demander le remboursement des kilomètres, à boire et à manger.

M. : Le cachet n'est pas une condition sine qua non.

An. : Sinon, en effet, on n'a pas de label, on est « autoproduits ». En fait, ça marche surtout par le bouche-à-oreilles. On va d'ailleurs jouer au Kiosque à Virton grâce à des gens qui sont venus nous voir en concert et qui ont aimé. On n'a jamais joué dans des salles comme L'Entrepôt, parce que c'est peut-être une salle trop rock pour nous.

M. : C'est vrai que les Ardennes sont plus rock par rapport à Liège, là où on répète.

F. : C'est peut-être plus facile pour un groupe festif de trouver des dates dans le coin de Liège.

M. : Même si, quand on regarde nos dates, on remarque qu'on a fait plus de concerts en Ardennes qu'à Liège.

Quels sont maintenant vos projets ? Un concert à l'Atelier, il paraît ?

An. : C'est aussi quelque chose que nous a apporté le bouche-à-oreilles. Ce n'est pas encore super officiel, mais apparemment, ça serait une sorte de festival théâtre et musique avec plusieurs petits groupes.

F. : Le prochain concert, c'est le 1er avril dans une salle de spectacle à Liège qui a besoin de fonds pour se sortir de petites bricoles. C'est un concert de soutien. Voilà encore un moyen de mettre en pratique les idées qu'on défend, vu que c'est une salle un peu alternative. En septembre, il y a aussi le projet de partir en tournée, à l'arrache, avec ceux qui arriveront à se libérer.

M. : Dans le Sud de la France, par exemple.

Pourquoi pas en Espagne ?

M. : Ça fait un peu plus loin d'aller en van jusque là, mais pourquoi pas. On a rencontré Lavandina (NDLR : groupe espagnol en tête d'affiche ce soir-là) et ils sont super gentils ! On a déjà passé des bons moments avec eux.

Qu'est-ce qu'on pourrait souhaiter de mieux aux Humbles Tartarins ?

An. : Continuer à faire la fête dans des petits ou des grands concerts un peu partout.

M. : Et pas faire la fête entre nous, mais avec les gens !

F. : Continuer à faire bouger les esprits et les corps !

Merci à Fabian, Marie, Antoine et Alexis pour cette chouette interview!

Myspace des Humbles Tartarins.

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Post? par Quentin