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ROCK'N GAUME

L'ACTU ROCK EN PROVINCE DE LUXEMBOURG

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INTERVIEWS

09/03/11

VULGAIRES MACHINS

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VULGAIRES MACHINS EST UN GROUPE QUÉBÉCOIS QUI SE DÉFINIT COMME « PUNK-ROCK MÉLODIQUE À CARACTÈRE ENGAGÉ ». LEUR 5ÈME ALBUM, « REQUIEM POUR LES SOURDS » EST PRÉSENTÉ ACTUELLEMENT EN TOURNÉE EUROPÉENNE ET PASSERA À L'ENTREPÔT CE VENDREDI… L'OCCASION DE POSER QUELQUES QUESTIONS À GUILLAUME, LE CHANTEUR DE CE GROUPE TALENTUEUX ET ENGAGÉ !

Certains vous disent nihilistes, qu'en pensez-vous ?

En partie je pense que oui. Plus on vieillit et  plus on évolue dans ce milieu là, plus on réalise que l'essentiel est de moins en moins d'avoir des idées précises, que ce soit au niveau social, politique ou autre, mais  de plus en plus avoir du plaisir et un contact sympa avec le public… Je pense qu'il y a 15ans, il y avait une rage, une urgence de s'exprimer sur certains propos. Peut-être qu'en vieillissant on réalise que ça devient nihiliste dans le sens lourd du terme. On se rattache plus à quelque chose de sain, par rapport à la musique plutôt qu'à l'envie de changer les choses à tout prix.

Très engagé, vous amenez une conscience politique en disant des choses que les gens n'ont pas nécessairement envie d'entendre …  Qu'en dites-vous ?

Quand on aborde le genre de sujets qu'on aborde, c'est toujours une arme à double tranchant… En tous cas je peux juste parler d'un point de vue personnel, une fois qu'on s'informe  sur un certain nombre de sujets, qu'on s'intéresse à un certain nombre de choses, on peut plus vraiment reculer, une fois qu'on le sait,  on est un peu contaminé, il faut agir, en fonction de la morale qu'on a, de façon cohérente par rapport à ce qu'on sait, à ce qu' on comprend du monde ou pas…

Vous pensez que pour changer ce système, la solution c'est de choquer ?

Pas nécessairement, pas dans l'absolu, mais c'est ainsi qu'on a choisi de faire les choses… C'est dans cette démarche là qu'on s'amuse, qu'on prend plaisir à faire ce qu'on fait et à amener  les idées qu'on apporte… Oui, une certaine envie de provoquer, de choquer mais je pense qu'il y a mille façons de le faire, ça marcherait en le faisant  avec humour aussi… L'important, pour moi, c'est d'être sincère, d'être cohérent dans ce qu'on apporte, de trouver une façon de piquer la curiosité. Ce n'est pas l'envie d'abord de provoquer et de choquer, c'est surtout l'envie de traiter de ces sujets là, de faire un peu bouger les choses,  à notre échelle, plus que de provoquer simplement.

Par rapport à la chanson « Parasites », qui dénonce l'industrie du disque et la société de consommation, vous-même êtes vous pris dans cet engrenage ?

Je répondrai oui.  La chanson est née  de ce phénomène là… L'impression, d'un coté, de soulever un certain nombre de questions, et aussi de faire partie de la solution. On a écrit « Parasites » dans une période très faste pour le groupe, peu de temps après la sortie de  « Compter les corps ». Il y avait eu énormément d'intérêt, autant du public que des médias sur cet album-là et on s'est retrouvé dans des gros festivals et dans des événements hyper médiatisés, hyper publicisés aussi. On s'est senti un peu mal à l'aise là-dedans. Il y a eu une période de réflexion par rapport à ça. Puis il a fallu prendre une décision, à savoir est ce qu'on reste 100% cohérent par rapport à notre pensée, ou est-ce qu'on fait un compromis en essayant de porter le message le plus loin possible, essayer de rejoindre ces gens là dans ce genre d'événement là… On a fait le choix d'un peu piler sur notre orgueil, et de continuer à jouer, de faire les concerts  et d'espérer que ça puisse, à n'importe quelle échelle, avoir un impact, parce qu'on a envie de jouer, envie d'aller  toucher les gens , même si c'est dans des contextes, parfois,  qui peuvent  être « malaise »…

Suite au succès de « Compter les Corps », comment se prépare-t-on à l'album qui suit ?

On n'a pas trop réfléchi, je dirai. C'est-à-dire qu'avant de commencer l'écriture, on s'est évidement posé un paquet de questions, parce que, d'un album à l'autre, on se demande toujours comment les gens vont recevoir ce qu'on fait en fonction de ce qui a été fait avant… Puis on s'est détaché de ça, on s'est mis à écrire, on était très spontané en fait … On n'a pas essayé de plaire à qui que ce soit, on a d'abord fait ce qu'on avait envie de faire… Puis  on s'est dit « le diable est aux vaches ! », on va faire la musique qu'on a envie de faire puis ceux qui ont envie de continuer à suivre, ceux qui ont encore un intérêt pour ce qu'on fait, hé bien ils seront le nombre qu'ils seront… Je pense que l'exercice est surtout de réussir à rester soi-même, de rester sincère dans la création… C'est ça le vrai défi, parce qu'on est conscient que les gens comparent, qu'ils ont des attentes…

Est-ce qu'on peut vivre de sa musique au Québec ? Ou faut-il s'exporter ?

Pour la majorité des groupes, il faut un plan B… Chose qu'on a aussi au Québec même si les choses vont bien depuis les 3 derniers albums, on peut dire qu'on réussit à gagner notre vie très simplement avec la musique, on est capable d'en faire notre activité principale mais les minutes où il y a moins d'action, moins de concerts, si on est pas occupé, il faut avoir un plan B , avoir des solutions de rechange pour y arriver… C'est une réalité pour la plupart des groupes au Québec, mais c'est aussi une source de  motivation pour réussir dans ce qu'on fait.

Vous êtes diffusé en radio au Québec ?

Oui,  même si toutes les radios ne s'intéressent pas au groupe évidement… Depuis l'album « Compter les Corps », il y a eu un vrai changement dans ce sens-là, chose pour laquelle on était assez content car comme je disais tantôt, ça fait partie de la philosophie du groupe d'essayer de porter le message le plus loin possible, évidement en faisant le moins de compromis possible. En tous cas, du point de vue musical ou par rapport aux textes et à la philosophie du groupe il n'y a jamais vraiment eu de compromis. On ne peut pas se plaindre, c'est quand même très étonnant de voir que le punk-rock a réussi à traverser certaines frontières au Québec …C'était impensable  pour  le genre de truc qu'on faisait il y a à peine 5 à 10 ans.

Est-ce qu'on peut perdre l'envie de se battre, de défendre notre pensée?        

Oui, il y a eu des hauts et des bas en 15ans, ça c'est certain. Ce n'est pas un milieu qui est nécessairement très compatible avec la vie de famille, avec l'évolution personnelle de chaque membre du groupe. Il faut se remettre en question. Mais quand la passion est là, l'envie de faire de  la musique et de la proposer live… Quand ça reste vivant, on trouve les moyens nécessaires pour continuer à faire ce qu'on fait. Il y a eu des moments où on a eu envie de faire autre chose mais on a appris à prendre tout  ça une chose à la fois, c'est un peu cliché de dire ça … Mais ça reste la solution absolue pour continuer à faire de la musique. A l'âge qu'on a, même si on est encore jeune, des fois ça peut devenir laborieux, surtout si les projections sont faites pour longtemps à l'avance, ça donne le vertige parfois… Quand on approche de la quarantaine, se dire « mais qu'est ce qu'on va faire dans 2, 3, 4 ans… »! Mais on vit les choses vraiment un album à la fois, presque un mois à la fois… On se projette un peu dans l'avenir, mais pas trop, en sachant qu'on  ne sait jamais ce qu'il peut arriver… Mais aujourd'hui en tous cas, on fait de la musique en sachant très bien que tout peut arriver dans six mois.

http://www.myspace.com/vulgairesmachins

Interview réalisée le 09 mars par Sarah Mrzyglod

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Post? par losange

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Faut-il présenter les Vulgaires Machins ? Pas à tout le monde, en tout cas. Véritables références dans leur belle province, ils y vendent des dizaines de milliers d'albums et enchaînent les (…)

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