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ROCK'N GAUME

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INTERVIEWS

30/11/10

JAMAÏCA

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JAMAÏCA, LA SENSATION PARISIENNE (ET OUI...) DU MOMENT ÉTAIT AUX SONIC VISIONS (PLUS BESOIN DE VOUS LES PRÉSENTER) JEUDI DERNIER AFIN DE DÉFENDRE LEUR PREMIER ALBUM "NO PROBLEM". NOUS AVONS RENCONTRÉ ANTOINE, CHANTEUR-GUITARISTE, DANS SA LOGE QUELQUES HEURES AVANT LEUR MONTÉE SUR SCÈNE. IL NOUS A RÉPONDU AVEC UNE GRANDE SIMPLICITÉ, CHOSE REMARQUABLE FACE À UN SUCCÈS AUSSI GRANDISSANT. COMPTE-RENDU.

Comment s'est passé le passage de Poney Poney à Jamaïca ?

Avec Florent, qui n'est pas là ce soir parce qu'il a un petit souci de santé, on avait un groupe qui s'appelait Poney Poney, avec Sam à la batterie. Puis il est parti, tout bêtement, et on a quand même décidé de continuer, en commençant directement l'enregistrement de l'album. En cours de route, on a trouvé le nom « Jamaïca ». On voulait changer d'identité pour avoir les coudées un peu plus franches. C'était bien de montrer qu'on avait quitté nos boulets, etc… C'était vraiment une nouvelle étape dans nos vies. On a terminé l'album, David nous a rejoints à la batterie et Guillaume du groupe Château Marmont joue avec nous sur ces dernières dates, à la basse.

Comment s'est passé la rencontre et le travail de production avec Xavier de Rosnay, du groupe Justice ?

Ça fait presque 8 ou 9 ans qu'on est copains, il sortait avec une amie de ma meuf. On s'est rencontrés avant qu'il commence Justice. Il a presque toujours produit les morceaux de Poney Poney, sauf un seul qui a été produit par Para One. Je lui ai proposé d'enregistrer les premiers titres parce que c'était le mec le plus doué que j'avais autour de moi et il avait un petit peu de matériel. Quand est venu le temps de faire l'album de Jamaïca, il était disponible et avait envie de le faire. On n'allait pas s'en priver, c'était une chance qu'il ait un trou dans son emploi du temps assez complexe. La production s'est passée comme pour n'importe quel album : lui et Peter Franco ont enregistré, mixé et participé aux arrangements. Puis ils nous ont surtout poussés à bien chanter, bien écrire, bien jouer. C'était ça le plus important : ils nous ont vraiment amenés à nous bouger les fesses. Et évidemment, c'est lui qui avait la main sur la souris parce que c'est là qu'il est très très fort ! Tout s'est très bien passé, on a mis six mois à faire le disque et on a eu la chance d'avoir pu le faire avec un ami.

Comment avez-vous vécu le passage de groupe amateur à groupe pro qui passe sur MTV ?

Ah, c'est une bonne nouvelle ! Je ne savais pas qu'il passait à la télévision ! Avec Poney Poney, on a quand même bien payé notre dû aux concerts dans les bars, péniches, tout ça. On a fait le même circuit que n'importe quel groupe qui se forme sur MySpace, répète le week-end et fait des concerts de temps en temps. On a essayé de prendre les devants et de très vite chercher un label pendant qu'on était en train de finir l'album. Le premier pas vers le professionnalisme a été de s'entourer, que ce soit Xavier ou Peter pour l'album, ou la décision de s'adjoindre les services d'un manager qui a aussi produit l'album financièrement. On a tout fait en autarcie, sans avoir à appeler le moindre label. On a utilisé notre petite connaissance du milieu et l'expérience qu'on a pu avoir pour éviter de passer par la case « envoi de démos » et concerts pour plaire aux professionnels, etc… On a fait notre premier concert avec Jamaïca après avoir signé le contrat ! C'était une volonté de notre part de passer tout de suite à un cap supérieur, parce qu'on avait déjà fait pas mal de kilomètres… Même si maintenant, on en mange à des quantités auxquelles je ne m'attendais pas du tout ! Mais c'est différent, maintenant on a un album à défendre. Lâcher nos boulots a été aussi une grande décision et un grand risque, parce qu'on s'est retrouvés pendant les derniers mois de l'enregistrement sans aucun moyen de gagner de l'argent. On devait faire des DJ Set à droite à gauche pour gagner notre vie. On avait hâte que les concerts commencent ! Y'a aussi le fait que répéter trois jours d'affilée, ça n'existait pas avant, mais ça a été une obligation, surtout que David, le batteur, a plus d'expérience que nous. On devait travailler plus et de façon plus consciencieuse. Tout ça pour être plus libre sur scène, et ne plus se dire tout le temps « putain, c'est quoi les paroles ? », ce qui se passait parfois avant.

Produire un son aussi dansant sans synthés, c'était le défi ?

Le synthé, c'est pas forcément un instrument dansant, regarde la BO de Midnight Express (rires) ! Premièrement, on n'a pas du tout voulu faire de la musique dansante. C'était trop rapide. Des morceaux à 155, c'est quand même assez difficile à mixer ! Heureusement, le son et l'association que les gens font avec des groupes de musique dansante font que les gens ont envie de danser dessus. C'est une super surprise ! Deuxièmement, on ne joue pas de synthés ! Flo en possède pour faire de la prod' mais moi je ne sais pas en jouer. Je préfère jouer de la guitare sur scène. On est partis de ce qu'on savait faire et on voulait vraiment faire le disque en s'en tenant à batterie – basse – guitare, avec juste un tout petit peu de piano et quelques effets électroniques. On ne voulait pas devenir ce que les gens attendaient d'un groupe de rock avec une production aussi chimique. De toute façon, les sons de guitare un peu bizarres prennent carrément la place du synthétiseur. Il y a tellement de sons empilés qu'au final ça sonne presque plus bizarrement qu'un DX-7.

Est-ce que vous vous sentez concernés par le terme « French Touch » qu'on a tant attribué à des groupes comme Phoenix ou Daft Punk ?

Pour moi, c'est un terme qui s'applique aux groupes de la fin des années 90 et qui a permis d'ouvrir des portes à Justice ou Kavinsky. C'est quelque chose de très délimité dans le temps. Après, les gens ont parlé de French Touch 2.0. Comme tout le monde, je lis des blogs, des magazines et je m'intéresse à la façon de nommer la musique. Je pense qu'on a une parenté évidente avec Phoenix parce que c'est de la musique composée à partir de guitares et qu'il y a bien d'autres points communs. Que les gens nous rapprochent de Daft Punk parce qu'on a bossé avec leur ingé son, j'en suis très content, même si ça n'a aucun rapport musicalement parlant. Ça ne fait pas de mauvaise pub ! Les seuls problèmes qu'on peut avoir, c'est que les gens s'attendent à voir des mecs avec des platines ou des synthés, alors qu'on a vraiment fait un disque de pop.

Comme les gens qui s'attendent à voir du reggae…

Déjà, je pense que Jamaïca serait un très mauvais nom de groupe de reggae, comme Detroit serait un très mauvais nom de groupe de techno ou Chicago un mauvais groupe de… quoique… Mais la confusion n'arrive pas très souvent parce qu'on est généralement programmés dans des cadres où les gens savent à quoi s'attendre.

Y'a plus vraiment de frontières entre la pop et l'électro, en fait ?

On se sent plus proche de Nirvana que de groupes comme Delphic, avec qui on a beaucoup joué. La touche électro que nous avons vient du fait qu'on a appréhendé directement la guitare sur l'ordinateur. Je ne possédais même pas d'amplis avant de faire de la scène, donc on était obligés de faire comme ça, en plus du fait que c'était un parti pris esthétique. C'est difficile de définir un genre. Justice, pour moi, c'est un groupe de pop. On dit que c'est de l'électro, mais c'est juste des chansons très bien écrites avec un son original. Mais heureusement que ce n'est pas sclérosé, comme ça on peut faire jouer un DJ, des guitares, des synthés, un groupe de rap,… sur la même scène. Je pense que c'est comme ça que les iPods de tout le monde fonctionnent : ça commence par ABBA et ça finit par ZZ Top. Et entre les deux, t'as Peter Gabriel, Daft Punk et…

Jamaïca ?

J'espère (rires) !

Comment est venue l'idée du clip d'« I Think I Like U2 », qui est assez particulier ?

C'est venu de So Me, qui a réalisé le clip avec Machine Molle, et qui est un bon ami. On a décidé, dans un premier temps, de ne travailler qu'avec des gens qu'on connaissait. Et coup de bol, ils font des bons clips et ils avaient envie de faire celui-là. On s'est vus deux fois pour des séances de travail de six heures pendant lesquelles on parlait une demi-heure du clip (rires). C'est en buvant des coups et en mangeant des cacahuètes en terrasse qu'on a discuté de l'idée de faire un « rockumentaire », un faux classic album, parce qu'on aime bien ce genre de dvd. On trouvait ça très absurde et à la fois très culotté et rigolo de notre part de faire comme si on avait déjà une notoriété alors que c'était l'acte de naissance du groupe. Ce qui était bien, c'est qu'on était encore en studio à ce moment-là, donc on avait encore Xavier et Peter sous la main qui donnaient leur avis sur le clip. On passait dans les bureaux où ils étaient en train de le finaliser, et qui étaient proches du studio, et c'était très excitant, ça donnait plein d'énergie parce qu'on se disait « Waw, le clip va être vraiment bien ! », ça nous donnait du courage pour terminer l'enregistrement.

Merci à Antoine et à l'équipe de la Rockhal!

Chronique de l'album de Jamaïca

Myspace de Jamaïca

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Post? par Quentin