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ROCK'N GAUME

L'ACTU ROCK EN PROVINCE DE LUXEMBOURG

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INTERVIEWS

16/08/11

CRÉ TONNERRE

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DEUX MEMBRES DE L'ÉQUIPAGE CRÉ TONNERRE ONT DÉCIDÉ D'ABANDONNER L'EMBARCATION VERS D'AUTRES FLOTS. L'OCCASION DE FAIRE LE POINT SUR LE PASSÉ ET DE PARLER DU "NOUVEAU" CRÉ TONNERRE, TOUJOURS AUSSI DYNAMIQUE ET MOTIVÉ. C'EST DANS UN PEU MOINS DE TROIS SEMAINES QUE PATRICK ET RAPHAËL, LES DEUX MARINS RESTANT SUR LE PONT, VONT CHOISIR LEURS FUTURS COLLÈGUES PARMI LES NOMBREUX POSTULANTS. ILS ÉTAIENT À SÉLANGE, À L'OCCASION DU DIMANCHE DES BAUDETS DU DONKEY ROCK, POUR UN DES DERNIERS CONCERTS DANS L'ANCIENNE FORMULE. C'EST AVEC ENTHOUSIASME QU'ILS ONT RÉPONDU À NOS QUESTIONS. COMPTE-RENDU.

La nouvelle est tombée : le viking et le pirate quittent le navire. Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de ce bout de chemin parcouru à quatre ?

Raphaël (Mousse) : Saint-Pétersbourg !

Patrick (Flibustier) : C'était l'année passée ! C'est vrai que c'était un grand moment ! Rien que le fait de se retrouver en Russie, de chanter « Les gabiers du Ton » ou « Les enfants perdus », qu'ils ne comprennent rien mais qu'ils sautent partout et qu'ils soient contents ! Passer une nuit blanche à Saint-Pétersbourg, ça a vraiment été un grand moment de complicité à quatre, qu'on a eu aussi au tout début quand on a fait les grosses scènes comme les Francofolies, les fêtes de Wallonie, les premières fois en Bretagne. Il y a aussi eu les petites scènes, comme ce soir à Sélange. Ce n'est pas forcément les gros concerts qui laissent les meilleurs souvenirs, même si elles sont plus marquantes parce qu'elles font plus peur.

Vous allez organiser une sorte de casting prochainement. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?

P. : On appelle ça « entrevue », c'est plus gentil. Il y a des gens qui ont postulé pour jouer dans Cré Tonnerre. Ils auront trois quarts d'heure pour nous convaincre, pendant lesquels on va discuter. Ils ont déjà rempli un questionnaire de Proust. Ils auront une série de morceaux à jouer, un qu'ils aiment bien et qu'ils choisissent eux-mêmes et l'autre imposé en fonction de l'instrument : chanteur, guitariste, cornemuse, violon… C'est l'inconnu pour nous, on n'a jamais fait ça.

Quelles seraient les qualités idéales pour rentrer dans Cré Tonnerre ?

R. : Savoir être vulgaire (rires).

P. : Je ne sais pas si on peut appeler ça des qualités. Déjà, savoir ce que c'est que Cré Tonnerre, que ce n'est pas seulement faire de la musique. C'est aussi se mettre dans un projet, car autour il y a la bière et d'autres choses comme ça. Et puis ce n'est pas le tout d'être bon musicien si tu ne fais pas la fête sur scène. On est quand même complices, on a des atomes crochus : ça dépendra peut-être plus de ça que de la qualité musicale.

R. : Si c'est un super musicien mais qu'il est super chiant, il ne pourra pas venir.

P. : Le critère, ce n'est pas de vouloir venir dans un groupe uniquement pour jouer mais c'est de prendre le projet Cré Tonnerre tout entier. Se dire que pendant deux heures sur scène, je me déguise en pirate, et qu'à côté il y a les répétitions et l'enregistrement des cd ! Il y a le côté sérieux mais aussi le côté aventurier, avec un peu de folie.

Est-ce que vous avez déjà réfléchi à l'orientation musicale que pourrait prendre Cré Tonnerre avec ce nouveau line-up ?

R. : Ouais, ça sera la même chose (rires) !

P. : On a sorti quatre albums, plus un cinquième en live. Or, les trois quarts de ce qu'on joue sur scène, ce sont des morceaux des deux premiers albums parce que c'est pour eux que les gens viennent ! Il n'y a aucun changement à faire par rapport à ce que les gens veulent voir. Si les gens n'entendent pas « Du rhum, des femmes » quand ils vont voir Soldat Louis, ça le fait pas ! Nous aussi nous sommes restés calés sur leurs premiers albums et quand ils ne jouent presque que des nouveaux morceaux, on râle un peu. Je ne suis pas du tout dans l'idée de changer. Les gens viennent pour entendre « Le prestige », « Passage Clandestin », « Les gabiers du Ton » et tout ça. Maintenant, c'est clair que ça va être arrangé différemment. Les nouveaux musiciens vont apporter autre chose, il y a peut-être des choses qui vont évoluer. Mais on ne veut pas devenir plus rock ou ce genre de choses.

Est-ce que vous êtes prêts à retenter des expériences de tournée internationale, comme vous l'avez fait aux USA, etc… ?

R. : On signe tout de suite !

P. : Oui ! C'est important de jouer et d'être connu dans ta région parce que c'est là que tout débute. Puis tu prends tes instruments et tu te retrouves à Bruxelles, Liège… Puis à Dunkerque, puis tu descends jusque Paimpol. Et puis tu vas au Québec, ce n'est quand même pas rien, faut prendre l'avion. Ce sont des très bons moments !

Est-ce qu'il y a encore des nouveaux caps que vous aimeriez franchir ?

P. : Oui, il y a encore plein de choses mais ça fait quelques années que je me dis que mes rêves, je les ai réalisés. Je n'ai plus de rêves fous. Quand j'ai commencé à jouer de la guitare, mon rêve c'était déjà qu'on m'appelle pour jouer. Après ça a été d'avoir une scène correcte, de pouvoir faire un disque, que les gens connaissent mes chansons mieux que moi. Jouer aux Francofolies, c'était un rêve, et on y a joué deux fois ! Jouer au festival de chants de marins de Paimpol, c'est exceptionnel, c'est comme être sélectionné pour Woodstock, quoi ! Mes rêves sont réalisés. Ce qui arrive en plus, c'est du bonus. Après, on pourrait se dire qu'on aimerait bien jouer en Australie, faire un dvd, ce genre de choses. Il y a deux endroits dans lesquels on n'est pas encore passés, c'est Chassepierre et la maison de la culture d'Arlon. On est passés partout, sauf là, ils ne veulent pas de nous (rires). On aimerait bien jouer là !

Est-ce que vous allez continuer vos projets parallèles, comme « Les Bouilloires Zinguées » ?

P. : C'est la grande question. Là, on va avoir tellement de boulot qu'on va les mettre au frigo, c'est clair. Mais c'est important pour un groupe d'avoir plusieurs projets, on s'en est rendus compte avec le temps. C'est vrai qu'il faut s'y mettre à fond quand tu es sur un projet, mais j'en ai toujours un d'avance. Déjà avec Cré Tonnerre, j'ai toujours eu des chansons d'avance. À peine fini l'enregistrement d'un album que je commence déjà à réécrire. J'en ai besoin pour être à l'aise. J'ai toujours dans mes tiroirs deux ou trois spectacles à faire. Il y a « Barriques et barricades » sur lequel je me casse la tête depuis longtemps. Je serais déguisé en poilu de 14-18 en train de chanter des chansons révolutionnaires et alcoolos. Ou un spectacle sur des chansons de cul. Mais tendres, quoi, érotiques. Ou encore un spectacle sur Brassens et Renaud. Ce sont des spectacles que j'aimerais bien monter.

On peut dire que vous êtes un des groupes de la province qui a le plus réussi. Est-ce que parmi les jeunes groupes que vous avez vus dans le coin, vous pensez qu'il y en a qui pourraient aller très loin ?

P. : Je pense qu'il y en a plein mais nous, on a simplement eu du bol.

R. : Bonne chanson, bonne personne, au bon moment.

P. : Ce n'est rien que ça. Folkambiance peut très bien sortir un single au bon moment, une maison de disques les prend et ils passent en radio. C'est tout. Pas mal de groupes dans le coin peuvent y arriver mais ce n'est que du bol ! Il y a plein de gens doués, remplis de talent, mais tant qu'ils ne tombent pas sur la bonne personne, ils n'iront jamais nulle part. On a sorti un album fait à la maison. Quelqu'un a entendu qu'il s'était bien vendu, il est venu et a dit « Ce morceau-là, on va le sortir en radio ». On l'a réenregistré en studio et « Les gabiers du Ton » est passé en radio presque tous les jours. Dans le deuxième album, il y a eu « Le prestige » et « Passager Clandestin » qui sont aussi passés. C'était suffisant. Après, ils ont refusé tout ce qu'on a proposé. On n'est plus jamais passés en radio. Il y a aussi des groupes qui jouent beaucoup mais dont tu n'entends jamais parler.

R. : Comme Sinsemilia il y a très longtemps.

P. : A la base, ils font du reggae pur et dur mais ils sont passés en radio avec « Tout le bonheur du monde », ça leur a permis de tourner et de vivre deux-trois ans. On avait rencontré Kana aussi…

R. : (il chante) J'ai de petits problèmes dans ma plantation.

P. : Ils ne font pas du tout ce genre de musique habituellement ! C'était un morceau qu'ils avaient fait pour rire sur l'album et c'est devenu un single qui les a emmenés en tournée en France et en Belgique. Mais ils ne sont pas du tout branchés sur ce genre de musique…. Après, ce n'est pas le tout de faire un single, il faut le défendre. Sur scène, il reste du boulot, il faut que tu te bouges. Mais ça t'aide à te bouger.

Un mot de la fin ?

P. : Nous sommes impatients d'être en 2012, vivement la nouvelle formule de Cré Tonnerre ! Et aussi, vivement le nouvel Entrepôt à Arlon ! C'est quelque chose d'important. J'espère aussi qu'on y jouera un jour !

Site officiel de Cré Tonnerre

Un grand merci à Patrick et Raphaël pour cette chouette interview improvisée... dans la voiture du retour! Et un énorme merci à l'équipe du Donkey Rock Festival pour l'accueil merveilleux!

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Post? par Quentin

FOCUS:

Cré Tonnerre, les frères de la côte du Sud Luxembourg, sème ses chansons de Bretagne au Québec, en passant par Saint-Pétersbourg et la Gaume. Des milliers de matelots et matelotes (…)

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