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ROCK'N GAUME

L'ACTU ROCK EN PROVINCE DE LUXEMBOURG

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INTERVIEWS

24/04/11

BABYLON CIRCUS

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LE GROUPE FRANÇAIS BABYLON CIRCUS A OUVERT HIER SOIR LA TROISIÈME ÉDITION DES ARALUNAIRES, ET EN GRANDE POMPE ! LES NEUF MUSICIENS ONT ENFLAMMÉ LE CHAPITEAU MONTÉ POUR L'OCCASION SUR LA GRAND PLACE ! IL FAUT DIRE QUE LE GROUPE QU'ON QUALIFIAIT IL Y A DIX ANS DE « NOUVELLE SCÈNE FRANÇAISE » N'EN EST PLUS À SES PREMIERS ESSAIS. C'EST AVEC ASSURANCE ET MAJESTÉ QUE LES DEUX CHANTEURS ONT MENÉ LEUR TROUPE DE SALTIMBANQUES ENCUIVRÉS, AU PLUS GRAND PLAISIR DES ARLONAIS VENUS EN NOMBRE DANSER SUR LEURS CHANSONS TOUCHANTES ET PROCHES DE LEUR QUOTIDIEN. NOUS AVONS EU LA CHANCE D'ÉCHANGER QUELQUES PAROLES AVEC DAVID, QUI OFFICIE AU CHANT. CETTE CONVERSATION S'EST DÉROULÉE D'UNE FAÇON TRÈS NATURELLE, À L'IMAGE DU PERSONNAGE. AU SOLEIL, SUR UN BANC, À QUELQUES PAS DE LA TOUR ROMAINE… COMPTE-RENDU.

Que reste-t-il aujourd'hui de l'ambiance « cirque » de Babylon Circus ?

Qu'est-ce que tu entends par ambiance « cirque » ?

Par exemple, au départ, il y avait des clowns sur scène…

Les clowns présents au tout début du groupe étaient plutôt des clowns punks à la Bérurier Noir qu'à la Zavatta ! Ce qui reste de l'esprit du cirque, c'est déjà l'amour du voyage, du partage et de la rencontre. C'est quelque chose qu'on a en nous. On a rencontré beaucoup de gens du cirque. Pas pour apprendre à faire le clown sur scène, ça on le fait naturellement, sans le faire exprès, et on pourrait s'en passer (rires). L'intérêt d'aller voir ces gens, c'est qu'on a quelque chose en commun : on monte sur une scène pour rencontrer des gens et leur offrir et leur transmettre une émotion, une sensation. On vient se livrer. Il y a très longtemps, on a fait un stage, pas pour retranscrire ça sur scène, mais surtout parce que le clown, que ce soit l'auguste ou le clown blanc, transmet des émotions. Le clown fait rire mais peut aussi faire pleurer, il peut être drôle comme il peut faire de la peine. Mais le plus gros point en commun, ça reste le mélange des disciplines. Sous un chapiteau, il n'y a pas que des clowns. Il y a des fauves, des trapézistes… Pour nous c'est pareil, mais avec différentes musiques, différents instruments.

Le dernier album, « La belle étoile », est beaucoup plus axé sur la chanson française, au détriment du ska par exemple. Pourquoi ce choix ?

D'un album à un autre, il y a toujours eu une évolution. En effet, en 1995, notre premier album était composé à 90% de ska. D'ailleurs, à cette époque-là, personne ne savait ce que c'était. À Lyon, on était que deux groupes à jouer du ska. Et puis, on a voulu toucher à d'autres genres, avec plus ou moins de réussite. On est curieux de tout et spécialistes en rien ! Pour « La belle étoile », la photographie de l'instant m'a donné envie d'écrire en français. Il n'y a jamais eu de changements, il n'y a eu que des évolutions. Tout en sachant que cet album n'a pas été composé tout seul. On a rencontré d'autres auteurs pour continuer à progresser dans le métier. Ne devient pas Brassens, Higelin ou Renaud qui veut. On n'a pas cherché à se rapprocher de groupes comme La Rue Kétanou ni de qui que ce soit, c'était juste la forme avec laquelle on avait envie d'exprimer les choses que l'on avait à transmettre à ce moment-là. On a aussi cherché plus de finesse dans l'écriture pour qu'il y ait plus d'interprétation aux chansons.

Moins engagées peut-être aussi ?

J'ai n'ai jamais vraiment su ce que ce terme voulait dire. Je me sens engagé quand je vais aider une bonne femme à porter ses courses ou quand je crée une salle de quartier avec des gens qui viennent d'horizons sociaux  et d'origines différents. C'est ce qui est, pour moi, un vrai engagement citoyen. Le premier engagement, il est dans la vie de tous les jours. Ça commence à l'échelle de la famille, puis de l'immeuble et du quartier. Ensuite, seulement, il y a nos prises de position. Mais on n'est pas des messies. Des messagers peut-être ? Et encore. Un messager ne fait que transférer un message qu'on lui a donné. On a toujours eu envie de raconter des histoires dont les gens prennent ce qu'ils veulent et qu'ils interprètent comme ils en ont envie. On m'a parfois donné des interprétations de mes chansons que je n'avais pas du tout en tête quand je les ai écrites. Notamment la chanson d'amour « Des fois » qui ouvre notre dernier album. Le refrain, c'est : « y'a des fois où mon cœur veut pleurer pour toi, y'a des fois où mon cœur se noie. Y'a des fois, toi mon cœur, je te laisserais là jusqu'à la prochaine fois ». Un soir, un gars est venu me voir à la fin d'un concert, en me disant « tu ne serais pas en train de parler de la France de Sarkozy, là ? ». Et effectivement, j'ai relu tout le texte et ça marchait carrément ! Ce qui est intéressant, c'est que l'histoire soit ouverte et que l'on puisse y mettre les personnages que l'on veut!

Est-ce que vous écrivez des textes lorsque vous êtes en tournée ?

On écrit un peu tout le temps. De toute façon, il y a toujours une guitare qui traine, tout le monde est toujours en train de faire de la musique. Quand on enchaine des dates, ce n'est pas les moments les plus faciles car il y a la fatigue. Mais bizarrement, c'est parfois elle qui crée une sorte de lâcher-prise qui nous permet d'écrire avec beaucoup moins d'autocensure ou d'inhibition. Parfois, tu passes à côté de beaucoup de choses à cause d'a priori que tu t'infliges.

Vous avez souvent cité vos influences, comme la Mano Negra, etc… J'ai rencontré beaucoup de jeunes groupes qui dorénavant vous cite, vous, comme influence pour leur musique. Qu'est-ce que vous ressentez par rapport à cela ?

Ça me met un gros coup de vieux. Mais c'est super flatteur ! Il y a quelques temps, un jeune groupe du Sud-ouest de la France nous a invités à venir faire une intervention pendant un concert qu'ils faisaient à Paris. On s'est retrouvés avec les gars des Hurlements de Léo et des Ogres de Barback en se disant qu'on avait l'impression de se voir il y a quinze ans (rires). C'est vachement chouette, c'est comme un passage de relais. Effectivement, pour nous, il y eu la Mano Negra, mais aussi les Négresses Vertes, et si tu remontes plus loin, Téléphone, les Clash, Brassens… Il y a toujours une transmission.

Il y a beaucoup de choses qui ont déjà été faites en « chanson festive », est-ce que tu penses que les nouveaux groupes qui exploitent ce genre ont encore un bel avenir devant eux ?

L'avenir est dans le métissage. La musique est assez cyclique. Par exemple, j'ai connu le ska du début des années 80 grâce à ma mère et ses disques de Madness et des Specials, le ska 2-tone anglais. Eux-mêmes avaient récupéré le style des années 60 en Jamaïque qu'ils ont adapté avec l'influence punk anglaise. Quand tu penses à toute la vague ska dont on a fait partie, il y a plein d'autres ingrédients qui ont été rajoutés. Le ska, ça peut se jouer autant jazzy que punk que hardcore. Pour qu'un style de musique ait de l'avenir, il doit surtout ne pas essayer de reproduire ce qui a déjà été fait. Il ne faut pas confondre « être influencé » et « chercher à ressembler ».  Il faut essayer de ramener une autre épice, quelque chose qui tient à cœur. Nous, on cherche à avoir notre propre son, ce qui le rend difficile à décrire. Notre but est de faire une musique qui ne ressemble à aucune autre. Évidemment, on va ressentir les influences rock, reggae, chanson ou balkaniques, mais le but, c'est que les gens sentent que ça sort de nos tripes à nous.

Est-ce que le prochain album sera plus proche du son de « Dances of Resistance » ou de « La belle étoile » ?

À vrai dire, je n'en sais encore rien. Pour l'instant, on fait des petites maquettes guitare-voix. On a encore remonté l'exigence d'écriture, on a de nouveau rencontré de nouveaux auteurs parce que c'est vachement important d'aller voir comment les autres font. Parfois, tu parles avec un type qui va t'écrire la chanson que t'aurais voulu écrire, juste parce que tu lui as raconté. Il a transformé ton rêve en réalité. C'est très instructif ! On ne veut pas faire quelque chose d'hyper-littéraire, on veut faire de la chanson populaire, on veut parler à tout le monde, tous âges et toutes classes sociales confondues. Mais on veut que nos histoires soient encore plus fines, qu'elles donnent encore plus envie de rêver ou de se révolter. Le but d'une chanson, avant tout, c'est de stimuler, inviter à une réaction. Elle te donne envie de danser ? Tu danses. Elle te donne envie de seulement l'écouter ? Tu l'écoutes. La musique, c'est du son, des sens et des sensations. Et après, c'est à toi de définir le dosage de chacun de ces trois paramètres.

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Merci à David et aux autres clowns (malgré eux) de Babylon Circus !

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Post? par Quentin

FOCUS:

Entrez entrez dans le Circus de Babylon !Dans le temps, y avait des clowns (à la Bérurier Noir plutôt qu'Achille Zavatta). D'où le Circus du Babylon. Certains sont venus, d'autres (…)

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