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CHRONIQUES BLACKO 
ALBUM: ENFANT DU SOLEIL Alors c'est ça le fameux « Enfant du soleil » qui a fait couler tant d'encre ? Pour rappel, le label « Desh Musique », sur lequel était signé Blacko, ex-membre émérite du groupe de rap français Sniper, avait décidé de boycotter la sortie de cet album, insatisfaits par le tournant reggae adopté par l'artiste, qui décida alors de le diffuser gratuitement sur le net. Action qui déplu forcément au label cité qui engagea de lourdes poursuites judiciaires contre Blacko. Une si bruyante polémique pour quoi ? Pour un petit album sympathique, un objet innocent plein de bonnes intentions et d'authenticité. Certes pas l'album du siècle, mais une respiration agréable dans le tourbillon actuel. Bon, soyons clair, musicalement, rien de neuf n'est proposé et certaines paroles semblent écrites pour Christophe Maé. Mais remettons les choses dans leur contexte. Le contexte reggae. Blacko est un artiste roots qui n'a certes pas envie de se prendre la tête avec les modes et conventions musicales actuelles. Il vise à produire l'album qui serait pour lui-même ce qu'il est simplement. Un moment intemporel, hors du temps, qui vaut par sa sincérité, et non par une suprématie relative sur une certaine pseudo scène tant écrite par divers et divers journalistes. C'est avec une justesse touchante qu'il narra le vécu de sa paternité (Jahyah), son amour pour sa mère (Regarde-moi) ou son métissage (Déraciné).Blacko est aussi un artiste conscient et engagé qui aborde des sujets plus graves, notamment dans Armageddon où il incorpore quelques répliques du célèbre film. Et comme dans tout bon disque de reggae qui se respecte, Jah est omniprésent. Fait original quand on sait à quel point le rock chrétien est devenu ridicule. La mode dans le milieu musical est à l'athéisme. Mais encore ici, point question de mode, les artistes tiennent à exprimer leur croyance et leur espérance dans leurs chansons, et ça ne sonne pas du tout faux. Bien au contraire. Instrumentalement, c'est assez basique. Et c'est ce qui fait que cet album (comme beaucoup d'autres du genre) est plus à bon moment à apprécier de façon éphémère qu'un album qui reste sur la platine. A l'image du mode de vie revendiqué par l'artiste, « Enfant du soleil » sonne roots. La simplicité, le retour aux racines, c'est voulu et revendiqué. Et ne soyons pas de mauvaise foi, Blacko ne s'enferme pas dans le genre, on retrouvera par là des touches r'n'b (Jahyah) et même une jolie ballade à la guitare acoustique (Repentance). « Une homme parmi les hommes », aveu d'humilité finit par convaincre même les indécis. Et parmi ces indécis, il y a tous ces fans de Sniper qui attendaient un album plus hip-hop. Certes, il n'y a rien de ça ici. Mais la rupture, aussi violente semble-t-elle, apparaît logique quand on réécoute l'évolution de son flow à travers les albums du groupe et ses nombreuses collaboration (la plus populaire étant évidemment le « Ferme les yeux » avec Soprano). « Chante » prouvera que le fantôme de Marley est partout, mais quitte à comparer, on préférera sortir des stéréotypes et citer Straïka D, ami et collaborateur de Blacko, d'un style très proche. Cet album est une rencontre sans artifice avec un être qui a des choses à dire, et qui les dira, quoi qu'en veuille le marché du disque. Et on applaudit. Blacko sera, sous le pseudonyme d'Afikaf, au Rider's Park à Messancy ce samedi soir. Réservations au +32 (0)63 67 62 79. L'album est toujours disponible en téléchargement gratuit et légal sur son site officiel.
Post? par Quentin |
