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CHRONIQUES

11/05/12 

NOISY DECADE

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THERE'S NO WAVE UNDER MY SURF

Du neuf rayon « productions locales » : Noisy Decade, quatuor rock arlonais friand de sons grunge et progressifs, a sorti son premier album. La galette, auto-produite, porte le nom de « There's No Wave Under My Surf ». On aurait pu prêter cette phrase à un certain Brice de Nice, mais les Noisy Decade, eux, ne font pas vraiment dans la gaudriole et de plus, l'action ne se déroule pas sur la côte d'Azur, mais encore plus au sud : l'album a été enregistré dans un studio des Abruzzes, en Italie. Pourquoi l'Italie ? Tout simplement parce que Paolo Orlandi, chanteur et parolier du groupe, est originaire de là-bas et qu'il semble y avoir gardé de bonnes connaissances.

De ce voyage, ils rapportent leur enregistrement le plus abouti à ce jour, en terme de compo comme en terme d'esthétique sonore. Ces quatre musiciens n'en sont plus à leur balbutiement et l'assurance technique qui en découle fait plaisir à entendre : tout le monde est à son aise, précis, carré, ce qui permet au groupe de se frayer sans accroc un chemin à travers des plans variés aux mélodies parfois complexes. Le climat de l'album, c'est la chaleur éreintante qui précède un violent orage d'été : « dense », « lourd » ou encore « sombre » sont des mots qui selon moi qualifient plutôt bien l'ambiance de ce disque, en tout cas en général, puisqu'il laisse également la place aux contrastes. Le son est rendu dense, rond, très homogène, notamment par l'utilisation de nombreux effets ou encore par la compression de la disto des guitares. Musicalement, on s'approche d'un rock grunge, relativement progressif, le groupe parlerait de « noise rock » : ok, mais alors, plutôt pour le coté, « sale », « brut », que pour le coté expérimental. Il n'y a peut-être pas de vague sous leur planche, mais bien quelques taches de pétrole. Le tempo, lui, est plutôt modéré, cela participe à l'ambiance lourde de l'album. Tout comme le chant : un timbre particulier, un peu rocailleux et colérique dans des tons plutôt graves et monocordes qui sont convaincants lorsqu'ils se libèrent dans des refrains bien accrocheurs, mais parfois moins lors de certains couplets. Quant aux guitares, elles sont à la fête : effets divers et variés, nombreux soli, riffs puissants, tout se mélange avec cohérence, y compris des lignes de basse au groove rond et mélodieux.

Les compositions sont assez variées, et souvent, on retrouve même pas mal de plans différents au sein d'un seul morceau. En conséquence, l'album n'est pas immédiat : il faut quelques écoutes pour vraiment se l'approprier, il faut le laisser décanter pour déceler la saveur propre de chaque compo. Les plus belles réussites sont en général les refrains, pour lesquels la production semble avoir été particulièrement poussée. Ils « fonctionnent » de par leur qualité mélodique, mais aussi grâce à leurs arrangements : les chœurs, notamment, n'y sont pas étrangers.

C'est donc avec un solide premier album sous le bras que Noisy Decade défend maintenant ses couleurs, dans la région ou ailleurs. On les a entendus au Pays-Bas ou en France, on pourra les entendre au Ward'in Rock, mais également lors des fêtes du maitrank d'Arlon ou peut-être aussi en Italie pour une tournée promo à l'été 2012 : voilà qui illustre bien le statut d'un groupe qui, ayant passé le stade des premières armes à l'occasion de très nombreuses représentations régionales, a faim de nouvelles scènes et de nouveaux publics. « There's No Wave Under My Surf » débarque donc à point nommé : espérons que, comme son nom ne l'indique pas, il agite la surface et marque le début d'une déferlante...

L'album est disponible au Park Music à Arlon, ou bien lors des concerts du groupe. Infos sur noisydecade.com.

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Post? par Nicolas